Puisque j'ai critiqué l'
édito du Monde du 8 janvier je vous propose la lecture d'un article que je trouve très (plus?) instructif quant à l'économie japonaise :
Le Japon, la Poste et les promesses électorales.
(article de Martine Bulard posté le mardi 6 avril 2010 sur le blog du diplo)
Il arrive qu’un premier ministre élu sur un programme l’applique. Il
arrive même que, parmi ses promesses de campagne, figurent des mesures
franchement antilibérales, à défaut d’être totalement progressistes.
Alors, la presse se déchaîne. Le Japon ne fait pas exception à la règle.
M. Hatoyama Yukio, qui a pris ses fonctions de premier ministre en
septembre 2009, après la victoire du Parti démocratique du Japon (PDJ)
aux législatives, avait déjà eu la bonne idée de stopper net la
privatisation de la Poste, lancée par M. Koizumi Junichiro et amorcée
par ses successeurs. Cette dernière était devenue un symbole de la
libéralisation à marche forcée du pays, menée par l’équipe du flamboyant
premier ministre de l’époque, américanophile convaincu, partisan du
tout marché. Elle a pourtant contribué à faire chuter le parti libéral
démocrate (PLD), au pouvoir sans interruption ou presque depuis la fin
de la seconde guerre mondiale, au profit du parti de M. Hatoyama (Lire
Odaira Namihei, « Pourquoi le Japon a basculé »,
Le
Monde diplomatique , octobre 2009).
Il faut dire que la Poste japonaise ne représente pas seulement ces
boîtes aux lettres rouges que l’on peut voir un peut partout, et ces
bureaux signalés par un « T » tout aussi rouge (24 000 bureaux sur
l’ensemble du territoire) – activité au demeurant déficitaire — : c’est
aussi et surtout la plus grande banque du monde. Ses actifs financiers
dépassent les 300 000 milliards de yens (2 433 milliards d’euros). Une
manne sur laquelle tous les financiers de la planète auraient volontiers
fait main basse. D’où les pressions des Américains et des « experts »
en tout genre pour la privatisation de ce fleuron.
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