Je déplace le sujet pour la mettre dans la catégorie des bkk, peut-être que ça aidera à lancer le mouvement.
Jérémy
Bonjour !
http://www.diffusion.ens.fr/index.php?res=conf&idconf=2547#
Je suis tombé par hasard sur une conférence d’un personnage qui avait déjà attiré mon attention sur une chaîne de télé que je regarde beaucoup au Japon (Asahi Newstar) : AZUMA Hiroki. La première fois que je l’avais vu il était présenté comme un philosophe-otaku, ça m’avait intrigué. J’avais beaucoup aimé son franc-parler aussi.
Quelques remarques pêle-mêle.
Dans cette conférence à l’Ecole Normale Supérieure (fais-toi plaisir) il parle d’un de ses livres qui a fait l’objet d’une traduction en français (je le savais pas). Je vous renvoie au lien plus haut pour les détails du livre.
Je ne suis pas très familier avec le concept de post-modernisme mais il en est beaucoup question dans cette intervention. Au passage l’intervention est donnée en japonais puis traduite en (bon, parfois trop même !) français, bon exercice pour nous. Pis de temps en temps l’interprète et Azuma se chamaillent un peu, c’est assez rigolo à voir (et d’ailleurs dans sa façon de traiter ces mini-conflits je le trouve assez otaku le père Azuma ! ^^ )
En gros, Azuma analyse le phénomène otaku non pas de l’extérieur et uniquement sous la forme d’une critique bête et méchante (les otaku sont kimoi, asociaux, etc., tous les stéréotypes (?) habituels quoi). Lui-même se définit comme un otaku et il s’efforce de penser ce phénomène dans ce qu’il peut apporter comme nouvelles possibilités, nouvelles formes de compréhension de la société japonaise d’après-guerre. Je l’ai mis dans le titre, un intellectuel otaku quoi. Ou en beaucoup plus cynique un « otaku intelligent », car attention, il sait de quoi il parle le gars : il est diplômé de Tôdai, philosophe (donc déjà d’office je l’aime) et spécialiste de Derrida, c’est pas rien quand même.
Il insiste aussi sur le fait que derrière le phénomène « otaku » il n’y a sûrement pas quelque chose d’homogène, il y a une grande variété de personnes, de sorte que le terme « otaku » lui-même ne va pas du tout de soi.
Il définit deux époques dans l’histoire (embryonnaire) de l’otakuïsme : la période « monogatari » (concentration sur l’histoire, le récit) et la période « database » (concentration sur les personnages, l’oeuvre comme moyen de communication), enfin si j’ai bien compris. Pour illustrer la première période il parle du « Cuirassé Yamato » (宇宙戦艦ヤマト うちゅうせんかんやまと uchûsenkan yamato)qui justement est sorti en version cinéma il y a peu. Je vous mets en lien plus tard.
Lien de la version cinéma de cet animé (fin 2010, avec Kimtaku en tête d'affiche) : http://yamato-movie.net/index.html
Il parle aussi d’un média dont il est beaucoup question au Japon : Nikoniko Dôga, une sorte de télé sur Internet très interactive dans laquelle les messages de tous les auditeurs sont directement affichés à l’écran pendant les différentes émissions.
Voilà, j’ai pas trop le temps de développer mais je tenais à vous faire partager cette conférence.
Pour terminer je suis tout à fait d'accord et moi-même me place dans la logique dans ce que le présentateur dit à la toute fin de la vidéo : maintenant que l'Asie a bien digéré la pensée occidentale nous pouvons nous adonner à des échanges féconds et surtout réciproques. A ce sujet je reviendrai sûrement sur mes lectures de KANG Sang Jung, l'intellectuel très en vogue actuellement issu de la minorité des zainichi (les Coréens du Japon).
Jérémy